Le lipofilling fessier : une intervention à haut risque ?

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Dans un article intitulé « Risques liés au lipofilling fessier », les Docteurs Yaël Berdah et Marc David Benjoar disent « ne plus pratiquer cette intervention au risque de décès trop élevé ». Ils parlent ici bien-sûr, du lipofilling des fesses.

Avant eux, des plasticiens de l’Aesthetic Surgery Journal ont eux aussi évoquer un risque de mortalité lié à l’augmentation des fesses par transfert de graisse, sans toutefois interdire la pratique. Faut-il avoir peur du lipomodelage des fesses ?

L’embolie graisseuse pulmonaire un risque mortel après le lipofilling

Si aujourd’hui le transfert de graisse autologue dans les fesses fait peur, c’est en raison du risque d’embolie graisseuse pulmonaire qu’il peut causer.

En effet, l’injection de graisse dans les fesses ou dans toute autre partie du corps, s’accompagne d’une résorption d’une partie de la graisse injectée. On évalue le plus souvent à près de 30 % la quantité de graisse qui se résorbe. Il se trouve dès lors que pour améliorer le résultat, certains chirurgiens injectent plus de graisse qu’il n’en faut.

Il procède à ce qu’on appelle une sur-correction. Il en résulte qu’une partie de cette graisse en raison d’une surpression, se dirige dans les petites veines qui se trouvent dans le muscle grand fessier. Il y a « embolisation » de la graisse dans les veines.

Cette graisse va quitter ensuite la veine pour aller obstruer les vaisseaux pulmonaires. D’où l’embolie graisseuse pulmonaire qui peut causer la mort si elle est importante.

Une complication mortelle en hausse

Le nombre de morts enregistré après une lipostructure des fesses n’est pas négligeable. En 2016 aux Etats-Unis, on dénombre 1/1000 de cas de décès à la suite d’un Brazilian Butt Lift, soit 25 personnes sur 25.000 ayant bénéficié de cette intervention.

En outre, un questionnaire soumis à des chirurgiens internationaux a permis de comptabiliser 38 victimes de complications mortelles du lipofilling des fesses contre 103 complications non-mortelles sur 200.000 patients. On estime finalement à 1/3000 le taux de mortalité après cette intervention.

Faut-il mettre fin au lipofilling fessier ?

Si certains chirurgiens disent ne plus pratiquer cette intervention pour éviter le risque de mortalité qui lui est lié et préfèrent l’augmentation des fesses par implants, d’autres par contre estiment qu’il n’y a pas péril en la demeure, et qu’en injectant la graisse sous la peau plutôt que dans le muscle, on évacue le danger. Car, le risque de mortalité augmente lorsque l’injection de graisse se fait dans les plans profonds musculaires.