Blanchiment dentaire, les autorités canadiennes en appellent à la vigilance

Pour améliorer l’esthétique de leurs dents, certains ont parfois recours à des interventions que propose la dentisterie esthétique dont les interventions les plus fréquentes sont le blanchiment de dents, les facettes dentaires ou encore les couronnes et bridges dentaires. Mais depuis quelques jours, les autorités canadiennes tirent la sonnette d’alarme en ce qui concerne le blanchiment dentaire. Elles exhortent non seulement à la prudence des patients, mais pensent aussi ériger une loi afin que seuls les membres de l’Ordre des Hygiénistes dentaires puissent réaliser cette intervention.

Pourquoi le blanchiment des dents fait débat ?

Afin de masquer les imperfections de leurs dents, notamment les colorations dentaires, de nombreuses personnes aujourd’hui n’hésitent pas à se rendre dans les « bars à sourire » ou les cliniques esthétiques. Il s’agit d’espaces, le plus souvent tenus par des personnes externes à la profession de la santé dentaire et plus particulièrement de l’hygiène dentaire, qui, pour rendre les dents plus blanches, utilisent un gel à base du peroxyde d’hydrogène pour éclaircir les dents. Le produit est appliqué à l’aide d’une gouttière amovible que l’on place sur les dents.

Si le blanchiment dentaire chez un dentiste implique aussi l’utilisation du peroxyde d’hydrogène, c’est surtout les risques liés à un dosage qui ne respecte pas la norme qui fait craindre les hygiénistes dentaires canadiens qui militent pour que cet acte médical soit réservé uniquement aux spécialistes.

Fannie Leblanc qui fait partie de la profession déclare que « le blanchiment des dents est peut-être un acte esthétique, ça reste quand même du peroxyde qu’on met sur les dents. Il faut un suivi médical, sinon il peut y avoir des complications sur les gencives », s’inquiète-t-elle.

Les dangers du peroxyde d’hydrogène sur les dents

Pour garantir la sécurité des patients reçus dans le cadre du blanchiment des dents, une réglementation au niveau européen avait déjà vu le jour en 2012. Cette réglementation imposait l’usage des produits contenant un maximum de 6% de peroxyde d’hydrogène.

On classait alors les produits blanchissants en 2 groupes, l’un avec une limite maximale de 6% de peroxyde d’hydrogène réservé uniquement pour le blanchiment externe d’une dent vitale et l’autre, contenant plus de 6% de peroxyde d’hydrogène réservé à une pratique médicale sur les dents dévitalisées. Une limite qui n’est pas partout respectée, d’où cette sortie musclée des hygiénistes dentaires canadiens qui réclament non seulement la nécessité de la professionnalisation de l’esthétique dentaire, mais aussi une pénalisation de l’acte par les non-professionnels.

Pénaliser le blanchiment dentaire

Dans la foulée, Sonia LeBel, ministre de la justice a pris acte des revendications corporatistes et a déposé le projet de loi 29 pour répondre à la demande des professionnels du blanchiment des dents.

Barry Dolman, le président de l’Ordre des dentistes s’est félicité de cette décision qu’il juge bienvenue. « Je suis soulagé qu’il y ait un projet de loi. Il y a eu beaucoup d’abus dans les dernières années. On a vu des gens qui se sont improvisés techniciens en blanchiment, ce qui n’existe pas ».